Ce post ayant pour thème « la justice » circule sur internet, nous avons voulu vous le dévoiler dès à présent.
Son titre suggestif (Escroquerie en série à Nîmes et en Haute-Garonne : l’apporteuse d’affaires suspectée en cavale, le banquier seul devant le tribunal) parle de lui-même.
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Sachez que la date de parution est 2023-11-29 23:31:00.
Selon l’un des avocats, la prévenue menait grand train. Porsche, tableaux de maîtres, patrimoine immobilier très important, la reine du bidonnage des prêts bancaires est restée absente de son procès pour escroquerie. Même un mandat d’arrêt n’a pas permis de la retrouver. Son absence au tribunal lors de l’audience du 21 novembre a donné à son affaire une singularité particulière. Seul un ancien banquier de Nîmes s’est retrouvé bien seul lors du procès. Le parquet a réclamé cinq ans contre la « reine » présumée de l’escroquerie en série. Bilan des escroqueries : 3,5 M€ de préjudice.
Visée par un mandat d’arrêt et absente de son procès pour escroquerie, Yasmina K., était jugée le 21 novembre en correctionnelle pour une affaire tentaculaire de cavalerie sur fond de prêts bancaires et d’achats de biens immobiliers octroyés avec des dossiers entièrement bidonnés.
Près de 3,5 millions d’euros de préjudice pour les banques qui se retrouvaient dans la plupart des cas avec des impayés et s’apercevaient de la supercherie une fois que les emprunteurs ne payaient pas les crédits. Lors de l’audience, cinq avocats de grandes banques de la région étaient présents pour tenter de récupérer leur argent mais cette hypothèse semble peu probable.
Triple salto arrière de l’arnaque bancaire
Bref, un dossier de plusieurs tomes et des millions d’euros partis en fumée sauf pour les bénéficiaires du système qui arnaquaient doublement les banques. Pour employer une métaphore de gymnastique, on pourrait parler de triple salto arrière de l’arnaque bancaire immobilière.
Car les suspects montaient des dossiers bancaires avec des documents falsifiés, un prête-nom permettait d’habiller le dossier, parfois accompagné d’un prêt pour les travaux puis l’emprunt n’était pas remboursé. Mais la « finesse » de l’escroquerie résidait dans des déblocages partiels de l’argent, pour les travaux notamment, ce qui générait un début de remboursement parfois 30 mois après le montage du dossier.
L’astuce de l’escroquerie était en quelque sorte de déclencher une bombe à retardement. Deuxième aspect de la carambouille ? Lorsque le prêt n’était plus payé, le bien était vendu aux enchères et dans ce cas, l’escroc présumée se débrouillait à faire racheter le bien toujours avec un prête-nom et un nouveau crédit….qui s’avérait in fine impayé.
Bref, une histoire aussi rocambolesque qu’énorme car la suspecte était déjà sous le coup d’une mise en examen pour escroquerie et elle était sous contrôle judiciaire lorsqu’elle a embrouillé les clients et les banquiers. En résumé, la prévenue, aujourd’hui âgée de 59 ans, était jugée pour des escroqueries, blanchiment, faux et tentative d’escroquerie dans le Gard, les Bouches-du-Rhône et la Haute-Garonne entre 2010 et 2011. La longueur de l’affaire ? Plusieurs juges d’instruction se sont succédé sur l’enquête qui a donné lieu à un procès 12 ans après les faits….
Lors de l’audience, on apprenait que cette femme se serait même positionnée comme apporteur d’affaires auprès d’une grande banque régionale basée dans un quartier résidentiel de Nîmes.
Ce banquier de haut rang a avoué à l’audience avoir été sous l’influence et le charme de cette femme dont le culot n’avait d’égal que la capacité à rouler dans la farine ses contemporains, fortunés de préférence mais pas seulement. « Mme K., dite Mme Chiche, pas si chiche que ça. Elle roule en Porsche, vit au milieu de tableaux de maîtres », explique Me Charles Saliès (Montpellier), l’avocat de l’ancien chef d’agence qui avait vu dans cette femme d’affaires « l’opportunité d’élargir son portefeuille et d’accroître son chiffre d’affaires », notait l’avocat confronté à un an de prison avec sursis réclamé par le parquet.
Descente aux enfers de l’ancien banquier brillant et bien noté : perte d’emploi, divorce, précarité
Sur le banc des prévenus, l’ancien directeur d’agence, très bien noté par sa hiérarchie, ne cache pas qu’il était fier d’être l’un des plus jeunes chefs à avoir le niveau d’un chef chevronné.
L’affaire d’escroquerie a donné lieu à son licenciement par la banque et l’homme a expliqué qu’il avait vécu une véritable descente aux enfers.
Perte d’emploi, divorce, procédure judiciaire et des ennuis administratifs et judiciaires de toutes sortes. « Il n’a aucune conscience de ce qui est train de se passer, ni de qui est Mme Chiche. Il a octroyé 17 prêts, jamais ô grand jamais , il ne se doute de quoi que ce soit. C’est un employé de banque modèle. Il a toujours eu le doigt sur la couture faisant toujours ce qu’il faut « , certifie Me Saliès, le conseil du prévenu qui s’est senti manifestement bien seul devant le tribunal correctionnel faisant même figure de lampiste même si le représentant du parquet a nuancé sa naïveté affichée.
Le président Reynes lui a fait remarquer qu’il aurait dû être alerté par le premier dossier de crédit qui s’est soldé par un impayé et une recommandation de la direction juridique de ne plus travailler avec « Mme Chiche ».
Sur cet épisode, l’ex-banquier assure qu’il s’est fait retourner le cerveau et qu’elle a accablé le client défaillant, le qualifiant « de diable et qu’il avait trahi sa confiance ». Elle m’a chamboulé la tête, elle arrivait à chambouler la tête à tout le monde ».
Un mois après la première déconvenue et sa banque qui lui avait dit ne plus faire affaire avec cette dame, le banquier a remis le couvert et octroyé 16 autres prêts via l’intermédiaire de cette personne. Dans un second temps, le banquier a expliqué qu’il voulait s’en sortir tout seul. Il avait le pouvoir de valider un dossier immobilier jusqu’à 600 000 euros. Il assure qu’il montait les dossiers mais qu’ils étaient ensuite vérifiés par le service spécialisé.
Banques et particuliers sur le banc des parties civiles
Face à eux, cinq avocats des banques et celui d’un couple ont réclamé leur argent et notamment Me Diane Payrou (barreau de Montauban) qui a longuement expliqué que ses clients avaient vécu un calvaire en devant rembourser un crédit sans être réellement les propriétaires d’un bien. L’avocate a aussi insisté sur la longueur de la procédure du reste comme Me Massal (Alès) insistant sur « le chemin de croix judiciaire » vécu par ses clients et aussi avec une procédure civile où ils restent confrontés aux dettes.
Pour Stéphane Bertrand, le procureur de la République adjoint, en dépit de l’aspect volumineux de la procédure, le système mis au jour est finalement assez schématique et a révélé une cavalerie, des prêts qui vont tous tomber, des immeubles saisis, et des rachats par de nouveaux clients.
Le magistrat note aussi que « le système est bien pensé, réfléchi de façon intelligente, il faut le dire ». Il repose sur trois choses : s’entourer de professionnels, profiter de leur complaisance et de leur appât du gain, elle l’a fait de façon consciente avec des prête-noms, s’entourer de personnes pour que les prêts soient réalisés et que l’on inscrit dans la durée le temps que le pot aux roses soit découvert en ayant le temps d’écumer les banques ».
Le procureur estime que Mme K. a méticuleusement construit des châteaux de sable tout en « prenant la tangente ». Il a requis cinq ans ferme contre la prévenue et 200 000 euros d’amende.
Au tribunal, il dit encore « si vous lui trouvez des circonstances atténuantes, je serai curieux de voir lesquelles ». Quant au banquier poursuivi pour complicité d’escroquerie, il a requis un an avec sursis, « sa responsabilité est claire » et a demandé la solidarité dans le paiement des dommages à verser aux parties civiles tout distinguant totalement rôle de la reine de l’embrouille et le banquier.
Me Saliès, l’avocat du banquier a rappelé que son client avait subi la procédure de façon extrêmement douloureuse « une situation qui l’a laissé anéanti » tout en déplorant que son ancien employeur n’avait pas été regardant avec la présomption d’innocence et en le licenciant immédiatement.
L’avocat a aussi déploré que l’étude de notaire impliquée au départ n’ait pas été renvoyée devant le tribunal laissant son client bien seul. Il a aussi souligné que pour une banque, l’assurance avait couvert et payé une partie des dommages. L’affaire a été mise en délibéré au 12 décembre. Mme K. est toujours visée par un mandat d’arrêt.
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La Justice/Veille X,Le livre .
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