Développements récents en droit européen de la consommation : services financiers conclus à distance à l’ère numérique

En 2023, les législateurs européens se sont employés à améliorer la protection des consommateurs dans les services financiers. Outre la nouvelle directive 2023/2225 sur le crédit à la consommation (dont nous avons rendu compte ici), le régime de commercialisation à distance des services financiers a également été remanié. La nouvelle directive 2023/2673 relative aux contrats de services financiers conclus à distance abroge l’actuelle directive 2002/65/CE. La directive est entrée en vigueur le 18 décembre 2023, les États membres sont tenus de la mettre en œuvre avant le 19 décembre 2025 et d’appliquer les règles à partir du 19 juin 2026.

La directive de 2023 répondait à la nécessité de garantir la confiance des consommateurs dans les transactions numériques. Cette nécessité a été soulignée par le développement rapide de la numérisation et l’évolution des moyens de communication à distance, qui ont révolutionné la façon dont nous utilisons la technologie depuis la création de la directive de 2002. La numérisation a également modifié la manière dont les produits sont commercialisés auprès des consommateurs, avec l’émergence de nouveaux produits dans l’environnement en ligne.

L’autre raison était l’introduction progressive d’autres législations sectorielles qui recoupaient considérablement la directive actuelle de 2002, créant ainsi une insécurité juridique.

La directive de 2023 clarifie sa nature d’instrument horizontal et général qui reste un filet de sécurité pour les questions non couvertes par d’autres instruments de l’UE ou soumises à des exemptions. La directive est un instrument d’harmonisation maximale et s’applique uniquement aux contrats conclus à distance. Surtout, il modifie la directive 2011/83/UE, qui ne s’applique actuellement pas aux services financiers.

La directive suit l’approche actuelle de l’information en matière de production des consommateurs, détaillant les obligations d’information précontractuelles et rendant le droit de rétractation associé plus efficace en imposant une « fonction de rétractation » facile à trouver chez le prestataire de services. interface en ligne qui doit être disponible en permanence pendant le délai de rétractation. En fixant les règles relatives aux explications adéquates, la directive de 2023 ajoute le droit de demander une intervention humaine lorsque le commerçant utilise des outils en ligne tels que les chatbots.

Enfin, la directive de 2023 reconnaît les réalités du monde en ligne et les difficultés liées à la prise de décisions éclairées, protégeant ainsi les consommateurs contre les modèles sombres ou les modèles de conception trompeurs.

La nouvelle directive constitue une évolution bienvenue du droit européen de la consommation. Il s’appuie sur les réalités du monde numérique et vise à résoudre les problèmes les plus urgents liés à la prise de décision des consommateurs.